Comment calculer le taux de marge ? Le guide complet

14/03/2023

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Comptabilité

Qu’est-ce que le taux de marge ?

Le taux de marge mesure la rentabilité d’un produit ou d’un service en rapportant la marge commerciale au prix d’achat. Cet indicateur exprime, en pourcentage, le bénéfice réalisé par rapport au coût d’acquisition des marchandises ou au coût de production.

Contrairement au chiffre d’affaires qui ne reflète que le volume des ventes, le taux de marge révèle la capacité réelle de l’entreprise à générer des profits sur chaque euro investi dans l’achat de marchandises. Un chiffre d’affaires élevé avec un taux de marge faible peut masquer une situation financière fragile, tandis qu’un volume de ventes modeste avec une marge confortable peut assurer une meilleure santé financière.

Les différents types de marge

Avant de calculer le taux de marge, il est essentiel de distinguer les différentes notions de marge utilisées en comptabilité :

La marge brute (ou marge commerciale) représente la différence entre le prix de vente HT et le coût d’achat HT des marchandises vendues. C’est l’indicateur de base pour évaluer la rentabilité directe d’une activité commerciale.

La marge nette va plus loin en intégrant l’ensemble des charges de l’entreprise (loyer, salaires, charges sociales, amortissements…). Elle correspond au bénéfice réellement dégagé après déduction de toutes les dépenses.

La marge sur coût variable prend en compte uniquement les charges qui varient en fonction du niveau d’activité, permettant de calculer le seuil de rentabilité.

Formules de calcul du taux de marge

Calcul de la marge commerciale

La première étape consiste à déterminer la marge commerciale, base de tous les calculs ultérieurs :

Marge commerciale = Prix de vente HT – Coût d’achat HT

Le coût d’achat comprend le prix d’achat des marchandises auquel s’ajoutent les frais accessoires (transport, droits de douane, frais de manutention…).

Exemple : Un commerçant achète un article 80 € HT et le revend 120 € HT. Marge commerciale = 120 € – 80 € = 40 €

Calcul du taux de marge

Le taux de marge s’obtient en rapportant la marge commerciale au coût d’achat :

Taux de marge = (Marge commerciale / Coût d’achat HT) × 100

En reprenant l’exemple précédent : Taux de marge = (40 € / 80 €) × 100 = 50 %

Cela signifie que pour chaque euro dépensé dans l’achat de marchandises, l’entreprise génère 50 centimes de marge.

Calcul du taux de marge nette

Pour obtenir une vision plus complète de la rentabilité, on peut calculer le taux de marge nette qui intègre le coût de revient (incluant toutes les charges) :

Marge nette = Prix de vente HT – Coût de revient HT

Taux de marge nette = (Marge nette / Coût de revient HT) × 100

Taux de marge vs taux de marque : quelle différence ?

Une confusion très répandue consiste à utiliser indifféremment les termes « taux de marge » et « taux de marque ». Or, ces deux indicateurs, bien que complémentaires, ne mesurent pas la même chose.

Le taux de marque

Le taux de marque rapporte la marge commerciale au prix de vente (et non au coût d’achat) :

Taux de marque = (Marge commerciale / Prix de vente HT) × 100

Avec notre exemple : Taux de marque = (40 € / 120 €) × 100 = 33,33 %

Tableau comparatif

Indicateur	Base de calcul	Formule	Résultat (exemple)
Taux de marge	Coût d’achat	(Marge / Coût d’achat) × 100	50 %
Taux de marque	Prix de vente	(Marge / Prix de vente) × 100	33,33 %

À retenir : Pour un même produit, le taux de marge est toujours supérieur au taux de marque. Cette différence est source de nombreuses erreurs de gestion lorsque les deux notions sont confondues.

Quand utiliser l’un ou l’autre ?

Le taux de marge est privilégié pour analyser la rentabilité des achats et négocier avec les fournisseurs
Le taux de marque est plus utilisé dans le commerce de détail pour fixer les prix de vente et comparer les performances entre produits

Le coefficient multiplicateur : un outil pratique

Le coefficient multiplicateur permet de passer directement du prix d’achat HT au prix de vente TTC. C’est un outil particulièrement apprécié des commerçants pour sa simplicité d’utilisation.

Formule du coefficient multiplicateur

Coefficient multiplicateur = Prix de vente TTC / Coût d’achat HT

Calcul du coefficient à partir du taux de marque souhaité

Pour déterminer le coefficient multiplicateur à appliquer en fonction du taux de marque visé :

Coefficient = (1 + TVA) / (1 – Taux de marque)

Exemple : Un commerçant souhaite appliquer un taux de marque de 40 % avec une TVA à 20 %. Coefficient = 1,20 / (1 – 0,40) = 1,20 / 0,60 = 2

Il lui suffit donc de multiplier son prix d’achat HT par 2 pour obtenir le prix de vente TTC.

Table de correspondance

Coefficient	Taux de marque	Taux de marge
1,5	20 %	25 %
2,0	40 %	67 %
2,5	52 %	108 %
3,0	60 %	150 %
3,5	66 %	192 %

Note : Ces valeurs sont calculées avec une TVA à 20 %

Taux de marge moyens par secteur d’activité

Le taux de marge varie considérablement selon les secteurs. Connaître les références de son domaine permet de se situer par rapport à la concurrence.

Quelques repères sectoriels

Secteur d’activité	Taux de marge médian
Industrie	28 à 32 %
Commerce de détail	28 à 35 %
Commerce de gros	18 à 22 %
Construction	18 à 22 %
Services aux entreprises	35 à 45 %
Hôtellerie-restauration	10 à 15 %
Commerce automobile	12 à 16 %

Ces données constituent des moyennes et peuvent varier significativement selon la taille de l’entreprise, son positionnement et sa stratégie commerciale. Les microentreprises affichent généralement des taux de marge plus élevés que les grandes structures, notamment parce que l’entrepreneur se rémunère souvent sur le résultat plutôt que par des charges de personnel.

Comment interpréter le taux de marge ?

Un taux élevé n’est pas toujours synonyme de bonne santé

Un taux de marge important indique que l’entreprise dégage un bénéfice conséquent sur chaque vente. Cependant, il faut le mettre en perspective avec d’autres indicateurs :

Le volume des ventes : une marge élevée sur un faible volume peut générer moins de profit qu’une marge modeste sur un volume important
Les charges fixes : un taux de marge élevé peut être absorbé par des frais de structure importants
Le taux de rotation des stocks : une rotation rapide compense parfois un taux de marge plus faible
La trésorerie : les délais de paiement impactent la capacité à financer l’activité

Facteurs influençant le taux de marge

Plusieurs éléments expliquent les variations de taux de marge entre entreprises d’un même secteur :

Le pouvoir de négociation avec les fournisseurs (volumes d’achat, fidélité, paiement comptant)
Le positionnement prix (entrée de gamme vs premium)
L’intensité concurrentielle du marché
La maîtrise des coûts logistiques et opérationnels
L’efficacité de la gestion des stocks (réduction des invendus et des pertes)

Comment améliorer son taux de marge ?

Agir sur le prix d’achat

Négocier avec les fournisseurs reste le levier le plus direct. Plusieurs stratégies sont possibles :

Augmenter les volumes commandés pour bénéficier de remises quantitatives
Payer comptant en échange d’un escompte
Mettre en concurrence plusieurs fournisseurs
Rejoindre une centrale d’achat ou un groupement

Optimiser la chaîne d’approvisionnement permet également de réduire les coûts accessoires : transport groupé, réduction des intermédiaires, gestion optimisée des stocks.

Agir sur le prix de vente

Repositionner son offre vers une gamme supérieure permet de justifier des prix plus élevés. Cette stratégie implique généralement :

Une amélioration de la qualité perçue
Un renforcement des services associés
Un travail sur l’image de marque
Une différenciation par rapport à la concurrence

Segmenter sa clientèle pour appliquer des tarifs différenciés selon les profils ou les canaux de distribution.

Optimiser la gestion opérationnelle

Réduire les pertes et les invendus améliore mécaniquement la marge globale. Une bonne gestion des stocks, la limitation des produits périmés ou obsolètes et la réduction des vols contribuent à préserver la rentabilité.

Maîtriser les charges liées à l’activité (énergie, consommables, véhicules d’entreprise) permet d’améliorer la marge nette même à marge brute constante.

Identifier les produits les plus rentables

Analyser le taux de marge produit par produit permet d’identifier :

Les « vaches à lait » : produits à forte marge à mettre en avant
Les produits d’appel : marge faible mais générateurs de trafic
Les produits à abandonner : marge insuffisante sans avantage commercial

Erreurs fréquentes à éviter

Confondre taux de marge et taux de marque

Comme évoqué précédemment, cette confusion peut conduire à des erreurs de tarification importantes. Un commerçant qui pense appliquer 25 % de marge alors qu’il applique en réalité un taux de marque de 25 % dégage une marge bien inférieure à ses prévisions.

Oublier certains coûts dans le calcul

Le coût d’achat ne se limite pas au prix facturé par le fournisseur. Il faut intégrer :

Les frais de transport et de livraison
Les droits de douane pour les importations
Les frais de manutention et de stockage
Les éventuelles pertes et casses

Négliger l’impact de la TVA

Les calculs de marge doivent toujours être effectués hors taxes. La TVA collectée sur les ventes est reversée à l’État et ne constitue pas un revenu pour l’entreprise.

Se comparer à des secteurs différents

Chaque secteur a ses propres caractéristiques en termes de rotation des stocks, d’intensité capitalistique et de structure de coûts. Un taux de marge de 15 % peut être excellent dans l’automobile mais insuffisant dans le commerce de détail spécialisé.

Points clés à retenir

Le taux de marge se calcule par rapport au coût d’achat : (Marge / Coût d’achat) × 100
Le taux de marque se calcule par rapport au prix de vente : (Marge / Prix de vente) × 100
Le coefficient multiplicateur permet de passer rapidement du prix d’achat au prix de vente TTC
Les taux de marge varient fortement selon les secteurs (de 10 % à plus de 40 %)
Un bon taux de marge doit être analysé en combinaison avec d’autres indicateurs (volume, rotation, trésorerie)
Les principaux leviers d’amélioration sont : la négociation fournisseurs, le repositionnement prix et l’optimisation des coûts

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